RML
Cette semaine, alors que je travaillais au premier jet de mon troisième roman (mais quoi ? Comment ? Déjà ? On n’a même pas vu le 2e ! >Pas de panique, vous serez au courant de tout !!!), j’ai eu besoin de retrouver un vers en italien du livret de La Traviata de Verdi.
Comme j’étais en pleine ébullition intellectuelle (c’est à dire impatient et que je ne voulais pas perdre de temps), je demande à Gemini AI (l’IA de Google) de me trouver rapidement le vers recherché. Il se trouve que c’était assez simple, puisque, de mémoire, il s’agissait du seul vers chanté par l’héroïne qui reprend le nom du titre : la traviata.
Tout de go, Gemini me répond que le mot n’est jamais chanté dans l’opéra.
Je bougonne — j’étais toujours pressé —, je me dis, mais qu’elle est nulle cette IA, persuadé, et sans frémir, que Violetta chante bel et bien ces mots dans son grand air du IIIe acte.
Je décide de changer d’IA. J’ouvre le fameux ChatGPT. Même question, et même réponse.
Cette fois-ci, l’IA me propose une vague citation du duo de l’acte II où le mot serait prononcé, mais par Germont et pas par l’héroïne… bref, ce n’est pas ce que je cherche.
Là je m’arrête, excédé.
C’est trop tard, j’ai perdu le fil de ce que j’écrivais.
Et je me mets à douter. Violetta chante-t-elle vraiment ces mots dans cet air ? Et si j’avais été victime d’une hallucination auditive pendant 30 ans ?
Je panique un peu.
J’ouvre YouTube, je fais une recherche rapide : La Traviata, Verdi, airs.
YouTube me propose rapidement une dizaine de vidéos, j’en trouve une de l’air en question, je fais défiler et…
La soprano chante bien Della Traviata.
J’ouvre une deuxième vidéo du même air : une autre soprano le chante aussi.
Cette fois-ci, je vais dans le moteur de recherche, je trouve un exemplaire du livret en italien, je cherche dans le 3e acte, je trouve l’air, le vers qui m’intéresse, je le copie avec toutes les autres paroles.
Et là, un peu chagrin — je reste poli — d’avoir perdu tant de temps, je copie à ChatGPT l’ensemble des mots de l’air, en lui disant que je venais de trouver ça.
Ne la voila-t-elle pas qui me répond : « Bien vu RML. Il existe en effet une version de l’opéra où ces mots sont prononcés… »
Et dans un exercice de virtuose de la mauvaise foi, elle me raconte que, dans l’œuvre originale, Violetta chante bien ces mots, mais qu’il existerait une version corrigée par Verdi des années plus tard où il les aurait supprimés, mais, bien sûr, Violetta chante ces mots dans l’opéra.
Résultat, presque 25 minutes de perdues !
L’IA est décidément d’une roublardise…
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