RML
Trouver le titre d’un livre n’est pas une sinécure…
Et quand c’est votre premier roman, c’est encore plus compliqué. Tous les jours, il vous semble avoir une idée géniale qui s’avère la pire de toutes le lendemain matin…
Je ne pourrai pas vous conter par combien de patronymes idiots ce premier roman est passé, mais je peux vous révéler un certain nombre de ses secrets…
Alors…
Premièrement, quand vous écrivez, vous nommez un fichier, Word ou autre… et cela, dès le premier jour, avant même d’avoir écrit la première phrase. Et si vous êtes un peu fainéant comme moi, vous n’en changez pas tous les jours. Ce premier titre vous accompagne pendant tout le processus d’écriture, et parfois, il est désespérant.
Mon premier titre était…
Anéanti.
Il m’a « anéanti » pendant quatre années. J’ouvrais mon fichier, et je me disais « ce n’est pas possible ce titre, tu dois trouver autre chose, mais quelle horreur ! Etc. », mais je ne le changeais pas.
Ensuite, j’ai cherché pendant tout ce temps un titre de remplacement. À mi-chemin de l’écriture, j’ai eu l’idée lumineuse d’un titre qui me plaisait et qui m’a accompagné pendant des mois, un titre prétentieux, littéraire et verbeux….
Allez, je vous le livre…
Le lendemain du jour de la mort de celui qui ne survit pas.
Bon.
Je l’adore, et je l’aime encore aujourd’hui. Mais pas pour ce livre-ci.
Un jour, j’en parle à un ami qui a fait une telle grimace à son énoncé que je l’ai noyé immédiatement dans les douves de mon égo.
Je suis resté encore des mois orphelin du titre.
Et puis, j’étais en train d’écrire l’épilogue du roman, et, tandis que se télescopaient dans mon esprit les souvenirs d’un tableau familial, d’un amour d’été et d’un voyage à Compiègne, il m’a semblé soudain que tous les fragments de toutes les fictions présentes dans le roman se cristallisaient au point de croisement de ces trois souvenirs.
La chasse à la biche à Compiègne est né ce jour-là.
Si vous lisez mon roman, vous n’en comprendrez le sens que dans les toutes dernières pages. Et encore le sens « sensible », devrais-je préciser…
Il est compliqué de donner un sens « raisonnable » à une évidence.
Si tout va bien, je vous donne rendez-vous fin juin pour la sortie du roman…
Et encore après, si vous me faites l’honneur et le plaisir de le lire, aurons-nous peut-être une conversation sur le titre, une conversation virtuelle, réelle… qui sait ?