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Voyage en absurde…

Aujourd’hui, rien ne marche. L’ordinateur se refuse à capter le son provenant de mon microphone, et je ne peux pas enregistrer le nouvel épisode du podcast. Je visite les tutos, je lis les modes d’emploi, je décrypte le message « -999,99 », je désinstalle, je réinstalle, le logiciel, le périphérique, les pilotes, rien n’y fait, ça ne marche plus.

Tous les paramètres sont OK, mais ça ne marche pas. Absurde. Je viens de perdre 6 heures. Et rien n’est résolu.

Je regarde l’étymologie du mot « absurde ». Du latin absurdus, qui veut dire dissonant. Lui-même de surdus, qui ne résonne pas. Ce surdus qui nous donnera « sourd » en français.

Est absurde ce qui échappe à toute logique. Ce qui apparaît « dissonant » à toute logique.

C’est exactement ça. Et ça rend dingue. Parce que ça marchait la semaine dernière.

La littérature de l’absurde naît entre les deux guerres, et trace un portrait de l’homme face à un monde qui lui échappe et dont il ne saisit plus le sens.

Le théâtre de l’absurde, plus généralement, dresse le portrait d’un homme désabusé dans un monde où la communication entre les êtres n’est plus possible.

Plus largement la philosophie de l’absurde met l’accent sur l’irréconciliabilité entre le désir de raison et de clarté de l’homme et le silence assourdissant du monde face à son appel.

Enfin, il existe le raisonnement par l’absurde mathématique. En pratique, pour démontrer la véracité de la proposition P, on suppose dans un premier temps que non-P existe, puis on démontre que cette dernière conduit à une conclusion impossible. Cela démontre que P est vraie.

J’essaye de l’appliquer à mon problème d’ordinateur. Évidemment, je n’y parviens pas, je ne suis ni mathématicien, ni propre à poser les postulats comme il faudrait.

Piteux, je capitule. Prompt à me résoudre à la réparation ou au remplacement de la machine, et devant le fait accompli qu’il n’y aura pas d’épisode nouveau la semaine prochaine.